опиума дым

Искусство рождается из ограничений, изо всех сил, чтобы жить, и умереть за свободу.

Catégorie: Peinture

на острой грани

Alla Kostromichova in Vogue Russia – October 2011

La petite bourgeoise

Photographer : Katja Rahlwes for Vogue Japan – August 2012. 

 

 

 

L’amant

This serie of photos, published in Janurary 1975 in Oui Magazine, immerses in the dampness of the colonized Asia… And I think about L’Amant, written by Marguerite Duras, but in reverse.

Oui Magazine, January 1975

Третьяковская галерея

I just come back from Moscow (Heimat). One of the things I really needed to do was to visit the Tretiakov Gallery, which gathers thousands of Russian works of art.

As I am passionate about Russian realistic art, it was wonderful to see Repine’s, Surikov’s, and so many more (Ivanov, Egorov, Antokolsky,…) paintings for real.

Chang Chen-Chi

Photographer Chang Chen-Chi was born in Taiwan in 1961. He has won the W. Eugene Smith Fund for Humanistic Photography in 1999, and the Best of Photography Book (by Pictures of the Year International) in 2003.He shoots men in a mental asylum in Taiwan, as well as brides in Vietnam, and illegal immigrants of Chinatown in New York. His work, essentially based on immigrants’ life, has its source in his own life : Chen-chi moved to USA to study. Now, he both lives in Taipei and in New York.

http://www.magnumphotos.com/Archive/C.aspx?VP=XSpecific_MAG.PhotographerDetail_VPage&pid=2K7O3R14TN1D&nm=Chien-Chi%20Chang

Musée Guimet

Une journée bien agréable au Musée Guimet, qui se trouve au 6 place d’Iena dans le 16ème arrondissement de Paris. Ce musée dont on entend très peu parler (et c’est un tort) abrite de superbes collections d’art asiatique : de la Chine au Japon, en passant par la Corée, l’Inde, le Pakistan et le Tibet; et ce à travers cinq millénaires. 

Les Maîtres du désordre

Une très belle exposition au Musée du Quai Branly (jusqu’au 29 juillet), grâce à laquelle j’ai découvert Jean-Luc Verna… (entre autres). L’exposition s’articule autour de trois axes. Le centre en est un équilibre précaire entre l’ordre et le désordre, avec pour objet le monde, Dieu, l’homme. Les axes, le désordre du monde, la maîtrise du désordre, et la catharsis; offrent une réflexion à la fois archaïque et contemporaine (des artistes contemporains ont collaboré ou sont exposés : Annette Messager, Jean-Luc Verna, Jean-Michel Alberola…) sur la lutte continuelle, qui se joue aussi bien au niveau du microcosme (l’homme), que du macrocosme (le monde, et Dieu).

Une très belle exposition, livrée dans une installation très contemporaine et très industrielle , qui crée un décalage avec par exemple les chamanes, les statues grecques exposées, que je n’ai pas forcément goûté… Mais de très bonnes idées aussi : exposer Basquiat à côté d’une statuette d’Exu; intégrer Picasso…

Les objets présentés viennent d’Afrique, d’Asie, de Sibérie, du Canada, de la Suisse…

Un mélange sacré-profane, qui exhale le mystique même lorsque Dieu est absent. Une même pensées, les mêmes interrogations, le même regard perdu vers l’infini. Devant certaines oeuvres, un certain malaise, l’impression d’être observé par ces figures immortelles; des oeuvres troublantes aussi, impressionnantes.

Jean-Luc Verna

J’ai découvert Jean-Luc Verna lors de l’exposition Les Maîtres du désordre au Quai Branly (dont je reparlerai). Il avait réalisé à cette occasion plusieurs oeuvres, sombres, mystiques, avec en plus quelques paillettes. Jean-Luc Verna s’est fait lui-même oeuvre. Il utilise son corps comme un tableau vivant, jamais achevé. La peau ornée de tatouages et de piercings, il semble vivre dans son art.

Jean-Luc Verna est né à Nice en 1966, dans une famille d’extrême-droite. A 14 ans, il part de chez lui. Il se prostitue, vit dans la rue. La misère rend son existence insupportable. Il en a marre, et s’inscrit dans une école d’art. Verna a toujours aimé dessiner, c’est un de ses rares talents pense-t-il. Par l’école d’art, il découvre le musée. Mais il n’aime pas son dessin, dit-il. « Par rapport aux grands maîtres et aux choses qui (me) plaisent, c’est vraiment nul ». Alors il s’approprie son dessin, à l’instar de son propre corps. « Il faut le corriger, il faut le trafiquer, il faut le booster, le maquiller, le transformer, le présenter d’une certaine façon. »

Jean-Luc Verna est toujours punk. De son groupe I Apologize, de ses peintures, photos, collaborations, de son corps, de lui-même il exhale le refus. Le refus et son dépassement; cette course vers soi-même qui ne finit jamais.

Aujourd’hui, Verna est professeur de dessin, et un artiste reconnu. Qui n’aime que peu de gens, et désire ardemment qu’on l’aime. Son oeuvre est un cri envers ce qui n’est plus le monde qui n’est plus et les talents qui disparaissent; un cri teinté de rock dans ce qu’il a de plus mystique (c’est la musique du diable n’est-ce pas ?), un appel envers l’Enfer et Dieu, l’appel angoissé d’une trop rare.

L’oeuvre de cet ancien prostitué est comme une baise violente, longue, toujours recommencée, épuisante, suante, le début d’une sensation extrême et absolue. Verna, dans ses peintures, représente des corps émaciés et des figures comme souffrantes, comme au bout de leur peine. La première chose qui me soit venue à l’esprit en découvrant son travail est : « c’est mystique ». C’est le passage vers autre chose, vers un ailleurs déjà présent mais qui ne s’offre que très rarement. C’est une peinture d l’homme, de la souffrance et du plaisir, de Dieu et du Diable, de l’ordre et du désordre de tout ce qui semble antinomique mais qui ne peut vivre que dans ce conflit permanent et métaphysique.

C’est une très belle découverte.

http://jlverna.online.fr/

If you can talk about it, why paint it? – Francis Bacon

Sick

Francis Bacon was a sick child, born in 1909 in Dublin. At the age of seventeen, Francis is banished by his father, after he’s been found out wearing her mother’s clothes. He leaves London, and spend time between Paris and Berlin, and comes back to England in 1928. He does not stop painting. He works as an interior decorator and furniture designer, and is spotted as such by Studio Magazine.

In 1933, he paints the Crucifixion.

In London, he lives like a deluxe hobo, with his childhood nanny and hislover of the moment, leaving from hotels without having paid the bill.

Bacon is sick with his work. He destroys his paintings when they displease him, he makes the art dealers mad.

Sex

Bacon is « completely homoexual », as he says. He has a violent sexual life. Prostitute, sado-masochistic tendencies, all the filth of fucking is exhibited on his paintings.The legend of his sexuality starts with the loss of his virginity : he would have offered it to the grooms that used to beat him at the request of his father. He was born in violence – the violence of sickness, the violence of his father, the violence of Ireland, that was shooked by the IRA (let’s remind his family was British).

Stink

His paintings stink death and innocence’s rape. Bodies, even alive, are corpses yet. Meat.

His art is anchored in fugirative painting, and the man is messy… he’s lost, according to himself, lost much tome trying to find a subject that is worth to be painted and immortalized.

His faces are always screaming, a cry of pleasure that both starts and ends badly.

Inspired by

The Battleship Potemkine, Eisenstein

Portrait of Innocent X, Velasquez

Self-portrait, Rembrandt

Weeping woman, Picasso

Sex is death yet

What more obsessive than sex and death ? Bacon was, since his early years, confronted to violence that both draws energy from sex and death and make them live.

The grime emanating from his paintings has the smell of human’s corruption and dirtness. Let’s not forget Bacon was a XXth century man…

« Painting is the pattern of one’s own nervous system being projected on canvas. »

Lucian Freud

Les modèles de Lucian Freud sont laids, gras, écoeurants. Ces corps suivent une période où le peintre était plutôt fin, et même surréaliste.

The Painter’s room, 1944

C’est à partir des années 1960 que son style se modifie. Entre temps, Freud s’est réfugié à Londres pour fuir le nazisme, et a étudié à la Central school of arts and crafts. Puis, il voyage.

Et il se met à peindre ces personnes lambda, ces corps peu attrayants. Le teint est brouillé, les membres dégoulinent, il peint les corps nus dans ce qu’ils ont de plus morbide et animal. Jambes écartées (homme et femme), voyeurisme de la laideur et de la simplicité… Même quand il peint Kate Moss, elle est difforme.

Kate Moss

Il aime également se peindre, comme ,il offre sur toile l’intimité la mieux cachée de ses modèles. Il s’exhibe. Autoportrait sur autoportrait, comme le plus fameux, après s’être fait casser la gueule par un chauffeur de taxi londonien. Freud ne cache rien de ses vices de forme, comme il ne cache rien de ceux des autres. Il aime à peindre dans sa saleté, le pauvre être humain…

Ce que Freud peint, c’est la chair. Ce que l’on cache le mieux, la totalité de l’enveloppe extérieure qui révèle l’intérieur. Et regarder tous ces tableaux de corps exhibés provoque un malaise.